mercredi 22 août 2012

Le petit Caucase et les problèmes des minorités...

Destination improbable mais intéressante, le haut plateau du Petit Caucase aux paysages de steppes troués de lacs comme le lac Paravani, est traversé par l'oléoduc BTC ou Bakou-Tbilissi-Ceyhan qui depuis 2005 transporte en contournant l'Arménie une part importante du pétrole de la Caspienne vers le port turc de Ceyhan sur la Méditerranée. Enjeu politique et économique important, il sera bientôt suivi d'une voie ferrée moderne dont le chantier gigantesque avance sur le plateau à plus de 1000 m d'altitude. Ce sera une voie reliant Bakou à Batoumi sur la Mer Noire en passant par Tbilissi en remplacement de la voie vétuste actuelle qui relie Tbilissi à Gumri (Arménie).

                  

Or, ce plateau ainsi que la région sud proche de la frontière turque  a servi au début du XX ème siècle de refuge aux victimes des génocides de la 1ère Guerre Mondiale. Celui perpétré par les ottomans contre les arméniens est connu mais celui contre les grecs pontiques, chassés de la région côtière qui allait de Trabzon à Batoumi l'est beaucoup moins. Ces populations installées sur les hauts plateaux et surtout autour de Tsalka, ont souffert après la fin du communisme d'abandon et de pauvreté et beaucoup sont partis soit vers la Russie  soit vers l'Arménie ou la Grèce selon leur origine.
Avec la montée du nationalisme géorgien et les conflits autonomistes en Abkhazie, Adjarie et Ossétie du Sud ils se sont sentis menacés et sont partis en masse. De 100 000 en 1989 leur nombre est passé à 15 166 en 2002 ( chiffres officiels). Les maisons vides, l'école ruinée de Tsalka montre l'ampleur du mouvement.
En 2005 et 2006, il y a eu des affrontements violents entre Grecs et Arméniens et des géorgiens réfugiés et que le gouvernement a installé là, des Adjares et des Svanes fuyant les zones limitrophes autonomes.
Les Grecs  n'osent pas revenir pour Pâques et leurs maisons ont été dévalisées ou squattées...
Dans Tsalka , ville fantôme pacifiée par des contingents policiers géorgiens, le vide est visible et si les routes ont été améliorées le reste des infrastructures laissent à désirer, trois touristes étrangers ne passent pas inaperçus...


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